Login

Les rochers sculptés de l’abbé Fouré

L’abbé Fouré s’est inspiré de la forme des rochers pour sculpter des personnages sur les falaises autour de Saint-Malo.

En Ille-et-Vilaine, à la fin du XIXe siècle, un prêtre a taillé des centaines de rochers sur une falaise près de Saint-Malo.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Si la Drôme a son palais construit par le facteur Cheval, la Bretagne n’est pas en reste dans le domaine de l’art brut grâce aux rochers sculptés de l’abbé Fouré de Rothéneuf. Durant treize ans, de 1894 à 1907, ce prêtre a façonné le granit à flanc de falaise non loin de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

Au bout d’un chemin, face à la mer, on découvre cet univers fabuleux sur près de 500 m² de rochers. De nombreuses réalisations de cet homme d’église représentent des personnages bibliques et des symboles religieux. On y retrouve plusieurs saints bretons comme saint Budoc ou saint Yves. Le prêtre s’est aussi inspiré des personnages historiques tels les Rothéneuf, famille de corsaires, ou encore le navigateur Jacques Cartier à qui il vouait une grande admiration : un livre d’histoire à ciel ouvert. On peut apercevoir des scènes de la vie quotidienne ou encore des créatures fantastiques, des têtes souriantes ou grimaçantes.

On doit cette œuvre unique et originale à Adolphe Julien Fouéré dit « l’abbé Fouré » (1839-1910). Après avoir exercé son ministère dans différentes paroisses en Ille-et-Vilaine, il se retire à Rothéneuf en 1894 en raison d’une perte partielle d’audition. Isolé par son handicap, pour occuper son temps, il se met à tailler le granit. À l’époque, il raconte qu’à force d’observer la roche naturelle, il y discernait le sujet d’une sculpture. Il se mettait alors à l’ouvrage avec burin et marteau, toujours avec sa longue soutane noire. L’ermite de Rothéneuf comme on le surnommait a aussi réalisé de nombreuses sculptures en bois dans son ermitage.

Parmi trois cents sculptures, on peut voir des dragons ou des créatures marines. (©  Isabelle Lejas)

Sur les trois cents sculptures dénombrées dans la roche, seule une centaine est encore visible à l’œil nu aujourd’hui. Inexorablement, le site se dégrade sous l’effet cumulé de la pluie, du vent, des embruns marins, des mousses et des lichens. Sans compter le passage des touristes. Alors que ce patrimoine est en train de disparaître, l’association des Amis de l’œuvre de l’abbé Fouré a été créée en 2010 afin de protéger la mémoire de cet artiste. L’ermite de Rothéneuf est considéré comme un précurseur de l’art brut et reste incontournable malgré la disparition de ses œuvres. L’association a créé un centre d’interprétation qui propose notamment la visite virtuelle du lieu.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement